Petit extrait du carnet de route d'Eléonore!

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Retour à 15h à l’école de Guinkomé où je retrouve la même trentaine de gamins qui met beaucoup de temps à se scinder en équipes. Même s’ils sont turbulents je les apprécie beaucoup. Ils sont vifs, relativement violents entre eux (ils crient en mina) mais je parvins à discuter avec les plus âgés. Ils sont très gentils envers moi. Tournoi. Je leur propose de donner des cours pour les plus grands après le football pour les deux semaines à venir, au moins seize enfants se battent pour ces cours gratuits – première question « combien cela coûte ? » (je comprendrai plus tard en passant devant les nombreuses écoles de la ville et les nombreuses affichettes de cours privés, ainsi que par de nombreux échanges avec Lucas que les cours coûtent au minimum

1500 f

cfa l’heure). Le petit Lucas, vif et intelligent, passant en 4ème, martèle un « c’est fini » catégorique pour instaurer le calme (« c’est fini » = les discussions sont closes).

Je bénéficierai de l’école dès lundi car des familles togolaises habitent provisoirement la salle de classe ouverte – en réalité quatre ou cinq femmes et leurs enfants – pour des cérémonies religieuses.

De nombreuses religions imprègnent le paysage de Lokossa. L’imam dès 5h30 appelle à la prière d’une ronde monocorde s’achevant sur une note aigue discordante : la mosquée, non loin de notre maison, est une bâtisse de terre grise, très sobre, dotée d’un minaret de cinq mètres de haut, où viennent se recueillir les quelques musulmans Lokossais le vendredi.

Le catholicisme et le pentecôtisme sont beaucoup plus répandus. Le catholicisme à la sauce kitsch est une délectation quotidienne (les autocollants maintenant les pare brise fêlé en toile d’araignée rappelle l’épée de Damoclès du salut chrétien : attention, « dieu te voit ! ») ; on trouve beaucoup d’enseignes de magasin à caractère religieux du genre « dieu est amour » et diffusés par les larges hauts parleurs des disquaires, les musiques de zouk et de tcha tcha mettent l’ambiance avec « 1 jésus 2jésus etc ».

Dans le domaine « plaisir des yeux », on s’amuse aussi des petites plaques à l’arrière des zems et des motos « tant pis pour les jaloux » « où va le monde ? » etc. nombreuses à Cotonou, on en a trouvé une à Lokossa qui nous a plongé dans une profonde méditation sur dieu et ses moutons.

A Guinkomé, le ballon de football noir et blanc qui appartenait à Filibert s’est percé à la fin du match. Le soir, j’en ai acheté un neuf pour

1400f

cfa après des négociations fructueuses dont je suis fière (dans une autre échoppe, un roublard m’en vendait de moins bonne qualité pour
3000 f
cfa).

Selon Eléonore

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